MEKNÈS – une médina en travaux

🇲🇦 MAROCvoyage réalisé en septembre 2023

ⵎⴽⵏⴰⵙ

مكناس

Après ma visite de Fès, je continue mon voyage vers la ville voisine, Meknès. Ces deux cités impériales longtemps rivales ne sont qu’à une heure de route l’une de l’autre. Manque de chance, la quasi-totalité des monuments majeurs de la ville étaient en rénovation lors de mon passage. Difficile de l’apprécier à sa juste valeur donc, mais j’ai quand même pu en avoir un aperçu et découvrir le village de Moulay Idriss et le site antique de Volubilis dans ses environs.

LA MÉDINA DE MEKNÈS

Arrivé à Meknès, je me dirige à travers les ruelles de la médina vers la place Lahdim, au sud de celle-ci. Premier constat : elles sont bien plus calmes qu’à Fès, bien moins touristiques aussi. Il faut dire que les groupes de touristes l’ont désertées pour le moment tant que les rénovations sont en cours, à commencer par celle de Bab Mansour, l’une des portes les plus décorées du Maroc, dont je ne peux que deviner les détails derrière la bâche qui la recouvre.

bab Mansour, ou plutôt bâche Mansour

Malgré les palissades qui l’occupent, la place Lahdim, principale de la ville face à l’ancien palais de Moulay Ismaîl, a gardé un peu d’animation. Et une autruche aussi parce que why not ?

Bordant la place, je visite le musée Dar Jamaï, qui vaut largement le détour. Situé dans une ancienne maison traditionnelle, il présente la musique marocaine dans toute sa diversité, des mélodies berbères au gnaoua en passant par les airs judéo-andalous et la chanson hassanie du grand sud. Très intéressant de voir la richesse de ce patrimoine mis en valeur.

Heureusement, l’un des monuments incontournables de Meknès, le mausolée de Moulay Ismaîl, est récemment sorti de rénovation et je peux le visiter.

Moulay Ismaîl est le sultan qui au XVIIIe siècle a porté la puissance du Maroc à son apogée, son territoire s’étendait jusqu’à Tombouctou (aujourd’hui au Mali), de l’autre côté du Sahara. Il a fait de Meknès sa capitale et c’est donc à lui qu’on doit donc les monuments bâches que j’ai pu y découvrir…

intérieur du mausolée

Je retourne me balader dans les ruelles de la médina avant de regagner ma chambre, profiter de la vue sur les toits de la ville au coucher du soleil.

Enfin comme dans toutes les villes marocaines que je visite, je fais un tour dans le mellah, l’ancien quartier juif. La synagogue, récemment restaurée, n’était pas accessible à ce moment mais le vieux cimetière l’était. Accolé à la muraille, le terrain aurait été donné à la communauté juive de la ville par Moulay Ismaïl en personne.

Le séisme de septembre 2023

Le premier soir de mon arrivée à Meknès, alors que je somnolais tranquillement dans mon lit, je suis réveillé en sursaut. Une sensation étrange, comme si quelqu’un s’était trouvé sous mon lit et l’avait secoué, ou comme si je m’étais trouvé dans un avion pris dans des turbulences. Au début, je me dis que j’ai peut-être rêvé mais un rapide tour sur les réseaux sociaux me confirme mon intuition : la terre a tremblé. Le Maroc vient de vivre son séisme le plus puissant de l’histoire récente, dont l’épicentre se situe à 400 km de là, dans les montagnes de l’Atlas.

Malgré la force de la secousse ressentie l’épicentre est loin de la ville, qui n’a donc pas subit de dégâts ni décompté de victimes contrairement à Marrakech et aux villages du Haut-Atlas. Les jours suivants, l’ambiance est assez étrange dans le pays.

Mon voyage continue malgré une ambiance étrange. Tout reste ouvert mais les jours suivants sont assez pesants. Le pays est en deuil national, les drapeaux sont en berne et le bilan dramatique ne fait qu’augmenter.

MOULAY IDRISS

مولاي إدريس

Avec toutes ces rénovations, j’ai rapidement fait le tour de Meknès. Heureusement, les environs de la ville ne manquent pas d’intérêt. À une demi-heure de route au nord, je pars visiter le village le plus sacré du Maroc : Moulay Idriss.

C’est ici que repose Idriss Ier, fondateur du premier royaume marocain indépendant. Ce descendant de Mahomet est exilé d’Arabie au VIIIe siècle et se réfugie au fin fond du monde musulman d’alors, au Maghreb. De là, il crée sa propre dynastie, les Idrissides, et fonde une nouvelle capitale, Fès. Son mausolée est un lieu de pèlerinage majeur, à la fois religieux et national.

la place principale du village

Malheureusement comme ailleurs dans le pays, les visiteurs non-musulmans n’auront droit qu’à un très rapide aperçu du complexe avant de se voir empêcher l’accès. Cet aspect du Maroc est décidemment bien frustrant !

impossible de dépasser ce point

Pour apprécier la vue sur le village, perché sur sa crête, je me rends à la « grande terrasse ». Le lieu est impossible à trouver sans l’aide d’un guide, qui me conduit à travers les ruelles étroites et escarpées en échange de quelques dirhams.

vue du village depuis la « grande terrasse », avec le mausolée au premier plan

VOLUBILIS

Après cette visite vite expédiée et plutôt frustrante de Moulay Idriss, il est temps pour moi de remonter encore plus loin dans l’histoire du Maroc. Dans la plaine en contrebas du village se dressent les ruines de Volubilis, l’une des plus grandes cités romaines d’Afrique du Nord.

en route vers Volubilis

Rejoindre le site est l’occasion de me dégourdir les jambes : une marche agréable de 45 minutes descend du village vers l’entrée des ruines.

Volubilis a été occupée jusqu’à l’époque byzantine. Ensuite, ses pierres ont été réutilisées par les habitants de la région. Le site est quand même bien conservé, notamment son arc de triomphe et sa basilique, ainsi que de nombreuses mosaïques qui ornaient le sol des habitations.

la basilique de Volubilis

Après une bonne heure à déambuler sur le site, en essayant d’imaginer comment était la vie dans cette ville à l’époque, je quitte Volubilis et négocie avec un des rares taxis pour retourner à Moulay Idriss et de là rentrer en ville.

Malgré les circonstances très particulières de ma visite, entre le séisme et les travaux, j’ai apprécié ma visite de Meknès. La ville est toujours authentique, bien plus détendue que les autres cités impériales du Maroc.

CÔTÉ PRATIQUE

🚌 Rejoindre Meknès

Depuis Fès, le plus simple et le plus rapide est de se rendre à la stations des grands taxis, dans la ville nouvelle. Ils se remplissent très rapidement et mettent un peu plus d’une heure à rejoindre la gare routière de Meknès, située à deux pas des remparts de la médina (Bab al-Khamis).

Pour quitter Meknès, j’ai pris le train vers Rabat, à l’heure et plutôt confortable. La ville compte deux gares : la principale est située assez loin alors la gare al-Amir Abdelkader (ou petite gare) est facilement accessible en taxi depuis le centre. Tous les trains marquent l’arrêt aux deux gares.

🍴 Où manger à Meknès ?

Le restaurait Aïsha a été mon coup de cœur dans la médina de Meknès. Caché dans une ruelle (accessible depuis la rue principale Souikat Malha) et tenue par des femmes, il propose tous les classiques marocains ainsi que des plats moins fréquemment rencontrés comme la rfissa. Miam !

🚌 Rejoindre Moulay Idriss

Le moyen le plus simple et économique de rejoindre le village est d’emprunter la ligne de bus n°15, depuis son terminus proche de la place Lahdim. Sinon, des grands taxis partent aussi très régulièrement mais uniquement depuis la ville nouvelle, près de l’Institut français.

J’approche vers la fin de mon voyage au Maroc mais je dois avant cela retourner sur la côte atlantique découvrir la capitale politique du pays, Rabat.

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